'Les cigarettes électroniques sont loin d'être les gadgets inoffensifs qu'on nous présente. Ce n'est pas une raison pour les interdire. C'est une raison pour mieux les contrôler', écrit Thomas Laurenceau, rédacteur en chef du magazine de l'Institut national de la consommation (INC). Constatant un étiquetage non conforme au contenu de certains produits, l'INC a alerté les autorités, précise-t-il à l'AFP.
Il dénonce aussi l'absence de bouchon de sécurité sur certaines recharges alors que la nicotine est particulièrement toxique pour les petits. Ingérées, les doses élevées de certains produits de l'étude peuvent tuer un enfant, souligne M. Laurenceau.
La revue affirme avoir décelé, grâce à une méthode inédite, des 'molécules cancérogènes en quantité significative' dans les vapeurs d'e-cigarettes qui, selon elle, n'avaient jamais été mis en évidence jusque là. 'Ainsi dans 3 cas sur dix, pour des produits avec ou sans nicotine, les teneurs en formaldéhyde (couramment dénommé formol) relevées flirtent avec celles observées dans certaines cigarettes conventionnelles.'
Egalement décelée, l'acroléine, une molécule très toxique, émise en quantité très significatives par l'E-Roll, et 'à des teneurs qui dépassent même parfois celles que l'on peut mesurer dans la fumée de certaines cigarettes'. Ceci vraisemblablement en raison d'un dispositif qui chauffe trop vite. Quant à l'acétaldéhyde, classé cancérogène possible, les teneurs parfois loin d'être négligeables relevées restent très inférieures à celles observées avec les cigarettes de tabac. Des traces de métaux 'potentiellement toxiques' ont été détectées dans Cigartex qui libère autant de nickel et de chrome qu'une vraie cigarette et dans la Cigway jetable qui libère plus d'antimoine.
Le magazine relève aussi que la dose de nicotine des recharges liquides ne correspond pas toujours à ce qui est mentionné, avec des teneurs inférieures dans tous les cas.
Autre défaut d'étiquetage : des produits annoncés 'sans' propylène glycol qui en contienne ou des fabricants qui 'oublient' de mentionner sa présence.
'Le code de la consommation pourrait encadrer la véracité de l'étiquetage et imposer un bouchon de sécurité', relève M. Laurenceau.
Mais pour le magazine, qui appellent les autorités de santé à réagir, 'désormais, il faudra prendre en compte les risques' liés à l'utilisation de l'e-cigarette, qui aurait plus d'un million d'adeptes en France, soucieux de fumer moins voire de s'arrêter.
Le tabac est responsable de 73.000 morts par an en France.
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